Lost Angeles

Je me souviens d'avoir appris la poésie à l'école alors que le Québec avait à choisir entre la France et l'Amérique, entre la raison et le réel. Dans la fiction, cela portait à choisir entre ce qu'il est devenu commode d'appeler «le formalisme» et l'utilisation systématique de tous les gadgets et objects profanes, jusque là considérés comme non «poétiques». On avait alors des textes miroirs ou bien des textes chromés; on écrivait l'écriture ou bien les panneaux-réclames.

Et puis, Paris, New York, Los Angeles, Tokyo, Berlin, Londres, et des fois un peu, Montréal, forgent les lieux multiples de l'hyperréalisme, comme une représentation continuelle où le spectateur joue et se fait jouer en tant que participant. Des lieux nowhere où le projet se tisse au futur-présent de l'instant, pour tâcher d'inventorier et d'inventer le réel.